« La France et les États-Unis s’attribuent un prix d’excellence alors que ces pays continuent la modernisation de leurs armes. La France, dans un rapport jugé trop long par le président de la Conférence, ne parle évidemment pas du missile M51 sensé donner une capacité de tir jusque sur la Chine ! » s’étonne Dominique Lalanne, président d’Abolition des armes nucléaires/Stop essais.

Soixante-quatre ONG sont présentes aux sessions à l’ONU et critiquent, avec la quasi-totalité des États non-dotés, l’absence de volonté d’engager un processus d’élimination. Une quarantaine de militants associatifs français appartenant à plus d’une dizaine d’associations pacifistes et antinucléaires organisent un lobbying des diplomates, et animent des ateliers de réflexions sur les processus possibles de désarmement nucléaire.

Un atelier particulièrement remarqué s’est tenu dès le premier jour sur le projet de Convention d’élimination proposé par le Costa-Rica et la Malaisie et voté à l’Assemblée générale de l’ONU en décembre dernier. Les autres armes de destruction massive, chimiques et biologiques, font l’objet d’un processus d’élimination défini par des Conventions. Seule l’arme nucléaire échappe à la règle. Au cours de cet atelier, le projet de Convention a été présenté par Laura Thompson, ambassadrice du Costa Rica. Michel Rocard, eurodéputé français et ancien Premier ministre, Bill Kidd, député écossais, Patrick Vankrunkelsven, sénateur belge sont intervenus pour soutenir ce projet de Convention.

«  Je pense pouvoir affirmer que les armes nucléaires ont assuré notre sécurité pendant la guerre froide, mais dans la période actuelle, alors qu’une quarantaine de pays vont atteindre prochainement le “seuil nucléaire” il devient impératif de modifier nos stratégies et d’éliminer l’arme nucléaire. De nombreuses personnalités mondiales, comme Henri Kissinger par exemple, en sont convaincus. J’espère qu’en France nous saurons remettre en cause les stratégies actuelles » a conclu Michel Rocard.

[1Entré en vigueur en 1970, le TNP a été reconduit pour une durée indéterminée en 1995. Il fait l’objet de Conférence d’examen tous les cinq ans. Ces Conférences sont précédées de plusieurs sessions préparatoires. Il s’agit de la deuxième des trois sessions du Comité préparatoire de la Conférence d’examen de 2010.